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Intro

Le python est un lowracer à direction centrale, muni de deux roues de 26 pouces, à traction avant et suspension arrière.

L'ancêtre du python est l' "airbike", un autre velo couché à direction centrale dont j'ai commencé à me servir en 1996 - et que j'ai toujours plaisir à utiliser. Une fois compris le principe de direction, le vélo peut facilement être controlé sans les mains, on peut ainsi se passer de guidon.

N'importe-qui peut maîtriser un tel vélo, ce n'est qu'un problème de patience et de détermination, la dernière phase d'apprentissage étant de l'ordre du jour ou de la semaine. Une fois la bete totalement maitrisée (quelques mois sont nécessaires), l'utilisation de velos à direction centrale procure la sensation quasi-transcendante d'être enfin récompensé de toute la douleur qu'on a pu éprouver jusque là.

J'ai pris part à quelques courses avec mon airbike et j'ai senti que je devrais avoir un vélo plus rapide. J'ai alors décider de fabriquer un lowracer, à direction centrale évidemment. La construction devait être aussi simple que possible et les pieces récupérées de simples VTTs.

J'ai débuté la CAO (Construction Assistée par Ordinateur) à l'hiver 2002/2003 et j'ai en même temps bricolé un prototype que j'ai appelé "flairbike". La suspension arriere et le siege fonctionnaient très bien mais je n'étais pas satisfait de la partie avant. De plus le flairbike n'était pas assez bas pour moi. L'idée était d'utiliser un simple axe de pédalier pour le pivot de direction. Le pivot était ainsi suffisamment stable et la partie avant suffisamment droite. En bonus le vélo pouvait etre détachable en deux parties.

J'ai commencé la construction en février 2003 et la premiere sortie n'eut lieu que deux semaines plus tard, alors que n'avais aucune connaissance en soudure. Je n'ai pas dépensé plus de 10€ pour le matériel. Et pourtant le vélo avait un look agréable. Son cadre long et droit me faisait penser à un genre de gros serpent, je l'ai donc appelé « python ».

A cause de la chasse négative, certains m'ont demandé si le python était réellement controlable. En général, les vélos à chasse négative sont instables, nottament à haute vitesse ou lors de l'utilisation du frein avant. Mais la géométrie du python est différente, parce qu'il se comporte comme un pendule : le poids du pilote équilibre le vélo dans son ensemble.

Depuis j'ai parcouru plus de 2500 km avec le python et j'ai vraiment apprécié ce vélo. Je m'en sert au quotidien pour mes déplacements, promenades, et même en ville. Et j'ai toujours beaucoup de projets pour lui.


Bent but not Broken --- Jürgen, June 2003




Plus de 6 mois se sont écoulés depuis ma première sortie en python. J'ai atteint 5000 km, et les défauts de jeunesse des vélo ont été corrigé. Beaucoup m'ont encouragé et félicité, ce qui m'honore vraiment. J'ai l'impression que quelque chose se développe. Certains d'entre vous ont commencé à fabriquer leur propre python, et pour soutenir les bricoleurs, j'ai créé une mailing list.

Après avoir enlevé l'amortisseur de direction, le rayon de braquage est devenu acceptable (6m). Le vélo roule onctueusement en toute situation et reste toujours controlable. Récemment j'ai atteint dans une descente les 70 km/h sans pour autant me sentir en danger [Remarque :  en considération de mes expériences suivantes, je doute de cette valeur. 50km/h me semble plus réaliste. (Jürgen, Août 2005)]. En terrain battu, le vélo est plus maniable que tous les autres bents que je connais.

Le poids du P1 est de 20,2 kg, entièrement équipé, ce qui est excessif. J'avais initialement l'intention de rester sous la bare des 15kg. On peut alléger largement avec de meilleurs compsants et des tubes plus fins. Un autre problème est la garde au sol de 7cm. Une solution serait d'utiliser des roulements à rouleaux coniques pour le pivot de direction plutot qu'un pédalier. Ou laisser le pédalier tel qu'il est et tordre les manivelles vers l'intérieur.


Jürgen, Octobre 2003




Un an a passé depuis la sortie du premier protoype. La semaine dernière, c'est son successeur que j'ai inauguré. Le design a évolué au niveau de la partie centrale du cadre. En courbant les manivelles, j'ai gagné beaucoup de garde au sol, ce qui est très appréciable, nottamment en terrain battu. Le reste du vélo a fait ses preuves durant 6000km d'utilisation quotidienne. Les images et informations de mes expériences avec mon python en ont convaincu beaucoup de commencer leur propre fabrication. J'ai commencé à abandonner l'airbike, et réserver ses meilleurs composants pour mon prochain python. J'ai aussi  l'intention de réaliser un python profilé en carbone durant cet été. Attendons la suite de l'histoire...


Jürgen, Février 2004




Deux ans se sont écoulé depuis mes expériences avec le premier python. Entre-temps j'ai accumulé une expérience longue de 10 000 km, et j'ai récemment fini le 4ème prototype destiné à ma fille. Ma femme se sert premier prototype, toujours en forme. Le P3 est devenu mon vélo préféré quelles que soient les circonstances. Il pèse 19kg avec tout son équipement, ce qui est convenable pour un usage quotidien. Je m'en sert presque tous les jours pour mes déplacements mais aussi pour me détendre. Je roule aussi bien à petite allure dans les sentiers, que sur du terrain plat à une vitesse de croisière de 25 ou 40 km/h. Il grimpe très bien, du fait de la traction avant.  Dévaler les pentes à 50km/h me fait toujours un peu peur, et j'ai besoin de plus de pratique. Mon plus long trajet fut de 160km avec quelques bagages.

Environ 15 projets, répartis dans le monde entier, sont apparus dans la mailing list. La plupart sont encore en cours de fabrication, et d'autres ont été abandonnés. A l'exception de ma ville, où nous sommes quatre à rouler en python, aucun projet ne semble avoir réellement aboutit. Je crois que les problèmes de construction ont été moins décourageants que le long processus d'apprentissage, sous estimé par les différents constructeurs. C'est pourquoi je le répète : environ 300km sont nécessaires poru se sentir en sécurité, et 1000km pour exploiter pleinement les performances d'un python.


Jürgen, Novembre 2004



Deux ans se sont écoulé depuis ma sortie avec le premier prototype : le P1. La géométrie du cadre, qui a été concue plus ou moins au hasard, n'a pas vraiment évolué par la suite. L'angle de pivot d'environ 65°, et la chasse d'environ 25cm, dominent toujours que ce soit chez les évolutions du P1, ou dans vos propres projets.

On peut se demander si les problèmes majeurs du python : l'instabilité à haute vitesse (> 50 km/h), et l'important rayon de braquage (5m), ne peuvent être corrigés en optimisant la géométrie du vélo. Que ce soit par une approche mathématique, ou pratique, nous essayons de trouver une solution. Ray Schumacher (USA) développe un programme permettant de calculer la stabilité du vélo en fonction de la vitesse, Dirk Bonné (Dannemark) a calculé l'élévation du pivot de direction, et j'ai fabriqué un prototype expérimental, le PX, qui servira de support pour de nombreuses idées.


Jürgen, Février 2005



Mon expérience avec les python atteint les 15 000 km. Récemment j'ai fait une randonnée de 900 km avec le P3. Cela m'a pris 4 jours, et a été vraiment sympa (j'ai fait jusqu'à 240 km en une journée). Bien que chargé comme une mule (30 kg de baggages), et que le terrain fut plutôt accidenté, aucun défaut n'est apparu sur le vélo. Le phénomène d'auto-stabilité était très marqué grâce au poids, ce qui m'a permis d'être stable en descente. J'ai roulé jusqu'à 55 km/h sans pour autant paniquer. Lors des randonnées qui ont suivi, j'ai gardé cette confiance même sans baggages. Je suis content que la stabilité ne soit pas seulement un problème de conception du vélo, mais aussi d'entraînement et de relaxation.

En ce qui concerne l'usage du python, j'aimerais signaler qu'il est parfait  pour les terrains plats ou valonnés. Je déconseille la montagne : il grimpe très bien, mais vous serez limité lors des descentes.

Je suis vraiment satisfait des performances à terme du P3, et c'est toujours mon favori. Le poids (20 kg), le rayon de braquage (5m), et la vitesse limitée (50 km/h) sont bien sur des défauts importants, mais les avantages sont impressionnants, et j'apprécie vraiment chaque sortie avec lui.


Jürgen, Août 2005



Mon expérience atteint les 25 000 km. Le projet s'est bien développé, et de nombreux pythons ont été construits, ce dans divers pays. La communauté s'est agrandie, et il y a maintenant 125 inscrits à la mailing list. Beaucoup ont l'intention de partager leur expériences, qui se rapprochent du résultat que nous attendons, c'est-à-dire une conception optimisée du cadre et de la configuration en général.

Je me sers toujours du P3. Le boitier de pédalier dont je me servais intialement pour le pivot de direction est toujours en service et ne montre aucun signe d'usure. Le reste du cadre, suspension arrière comprise, ont très bien encaissé mon utilisation, des fois brutale. La seule modification majeure a consisté à déplacer le frein avant (v-brake) du haut du tube 40x10 vers l'arrière de ce même tube. Ce qui m'a permis de bien sceller le garde boue avant, et me permet d'entretenir le frein beaucoup plus facilement.


Jürgen, Octobre 2006


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